Le bateau rouge d’Oscar

Et vogue le navire… Le bateau rouge d’Oscar, c’est une histoire toute simple en apparence. Sauf qu’au fond, quelque part entre le texte et les images, entre la voix du lecteur et les yeux de l’enfant, viennent se nicher des trésors d’enfance, nostalgie pour les grands, envie pour les petits, peurs et incertitudes, aspirations à,  soif d’ailleurs et d’aventures.

D’abord, il y Oscar et son bateau. Sur le bassin du parc, ils vivent leurs aventures. Pirates, baleines, sirènes, requins, îles au trésor. L’eau est tranquille, les rêves immenses. Et le temps coule. A l’heure des vacances, Oscar et son bateau découvrent l’océan. Son immensité. Ses vagues. Les baleines, les sirènes, les pirates restent loin. Si loin qu’on ne les voit pas. Tant pis. Oscar joue, son bateau l’accompagne. Jusqu’à ce qu’arrive l’heure de partir. L’heure des adieux.

Grandir, vieillir, partir, laisser partir, libérer. Litanie de mots et un peu tout ça dans Le bateau rouge d’Oscar. Il y a de ce temps qui fuit sans qu’on sache trop comment, de ces rêves qui demandent à s’épanouir ailleurs, de ces histoires plus vraies que nature, vécues avec cette intensité de l’enfance qui offre le merveilleux, juste là, à portée de main. Jo Hoestland ne s’attarde pas sur la fin. Vogue le navire, filent les rêves, repart l’enfant. Au bout des doigts, au fond des yeux, restent les envies d’un été. Très subtilement mises en image par Amandine Piu qui donne vie au tandem, l’immerge dans ses eaux, camaïeu de bleus  sur lequel se détachent le rouge du bateau, le jaune d’un maillot.

Le bateau rouge d’Oscar, c’est en quelques pages la mémoire des étés d’enfants, des longs mois de vacances, à la fois interminables et trop vite passés : on part un peu petit, on rentre un peu plus grand. C’est l’intensité des tocades enfantines ; ces objets qu’on ne quittera jamais, qui accompagnent chaque pas. Puis qu’on laisse derrière soi. C’est ce temps de la découverte, de l’apprentissage, de la maîtrise des peurs, des émotions. Petit Bonhomme ne s’y est pas trompé. Avant l’été, il aimait bien l’histoire du bateau rouge. Juste bien. Et puis, la mer, les vagues, la plage, les souvenirs, la conscience du temps écoulé, les « tu te souviens quand j’étais petit », les « tu sais dans les grandes vacances»… Adoptés, Oscar et son bateau. Sourcils froncés, images scrutées. « Tu me lis l’histoire ? Ça fait longtemps qu’on l’a pas lue celle-là… ». Bien sûr, Petit Bonhomme. Rien que trois fois aujourd’hui. Le bateau rouge d’Oscar, c’est grandir un peu, grandir tout le temps. Laisser filer un peu d’enfance, et s’y replonger. Tout à la fois. Un album à lire, beaucoup, et regarder sans se lasser.

 

Joe Hoestland, Amandine Piu – Père Castor Flammarion.

Chez Amandine Piu : http://www.piupiu.fr/  – Quand à Joe Hoestland ? Facile, ses albums et livres jeunesses se comptent par dizaines…

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